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Conférence des Doctorants

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Présentation

La conférence des doctorants du Laboratoire de Linguistique Formelle permet à l'ensemble du laboratoire de connaître les travaux des doctorants. Au cours de sa thèse, tout doctorant est amené à y présenter son travail.
La prochaine édition aura lieu (voir le programme des éditions précédentes):

Programme

9h-9h30: Accueil - Café
9h30-10h10: Gergina Anguelova, La notion de perfectif : verbes dérivés avec le préfixe po- en bulgare (résumé)
10h10-10h50: Yoonhee Choi, Disjunction based Free Choice Items in Korean (résumé)
10h50-11h10: Pause
11h10-11h50: Radwa Fathi, Measure I verbs in Colloquial Egyptian Arabic (résumé)
11h50-12h30: Anna Gazdik, Une analyse LFG des questions multiples du français (résumé)
12h30-14h: Pause Déjeuner
14h-14h40: Chika Horie, Passif événementiel et passif de propriété en japonais (résumé)
14h40-15h20: Frédéric Laurens, Les ajouts relatifs averbaux, un type d'ajout fragmentaire (résumé)
15h20-15h40: Pause
15h40-16h20: Dara Non, À propos du syntagme nominal complexe en khmer contemporain (résumé)
16h20-17h00: Kassim Mohamed Soyir, L’accord en shingazidja (résumé)
17h30 Cocktail(s)

Contact

Grégoire Winterstein

Résumés

Gergina Anguelova, La notion de perfectif : verbes dérivés avec le préfixe po- en bulgare

Résumé

Yoonhee Choi, Disjunction based Free Choice Items in Korean

Résumé

Radwa Fathi, Measure I verbs in Colloquial Egyptian Arabic

A continuum of variants of the Arabic language, one of the Semitic members of the Afro-asiatic language family, is spoken in Egypt. Among this continuum, the Cairene dialect is probably the most prominent, not only due to its increasing influence on other variants spoken in Lower Egypt, but also by virtue of being a kind of lingua franca all over the Arabic-speaking world. This reflects the salient cultural role of Egypt in the Arab world, in addition to being the variant often used in the media. The Cairene dialect is therefore usually known as Colloquial Egyptian Arabic (henceforth CEA).

A descendant of Classical Arabic, CEA shares many common features with its direct antecedent and certainly with Semitic in general. The salient common feature is its non-concatenative morphology: a ‘root’ encapsulates the lexical semantics of the derivation, and a ‘vocalic pattern’ vehicles different grammatical values. While CEA shares this common equipment with other Semitic languages, it manages it according to specific strategies, as we will see.

Regarding its verbal system in general, CEA successfully derives most of the verbal measures attested in Classical Arabic. However, the verbal measure of relevance to this presentation is Measure I. The behaviour of five root classes, strong and weak, is explored, in the context of their realization in the perfective aspect. Different vocalic patterns as well as vocalic alternations will be discussed. As well, the interaction between verbal stem and subject agreement pronoun attested for different persons and genders will be highlighted.

A comparative examination of the relevant verbal classes in another dialect of Arabic, the one spoken in the region of Oujda in Morocco, hundreds of miles away from Cairo, interestingly reveals that – in both dialects - the verbal stem/third person pronoun interaction reflects an underlying strategy totally different from the one applied in the case of first and second person, a finding that strongly emphasizes a very important generalisation: the special status of the third person.

Anna Gazdik, Une analyse LFG des questions multiples du français

L’objectif de cette présentation est de donner un aperçu d’une analyse LFG des questions multiples du français. Dans une première partie, nous allons identifier trois types principaux de questions multiples en français. Nous allons montrer qu’un de ces types est mieux analysé en tant que coordination de deux questions simples. Ensuite, nous allons examiner les lectures possibles associées à chacun (liste de paires ou paire unique) de ces types et essayer d’établir les règles qui les déterminent. Nous allons également traiter de contre-exemples apparents, que l’on trouve souvent dans les contextes d’Internet.

Dans la deuxième partie, on va s’intéresser au problème de D-linkedness en français et voir qu’en français, contrairement à des autres langues, l’identification des mots interrogatifs D-linked n’est pas possible uniquement à base d'informations syntaxiques. En nous servant de la Grammaire Lexicale-Fonctionnelle comme cadre théorique, nous allons proposer une analyse des questions multiples, où les différents mots interrogatifs sont distingués au niveau de la structure informationnelle proposée en LFG. Finalement, nous montrons que la différence informationnelle peut également expliquer les différentes lectures qui se présentent dans les questions multiples.

Chika Horie, Passif événementiel et passif de propriété en japonais

En japonais, le passif se forme par l’ajout d’un suffixe -(R)ARE- au verbe. Le patient à l’actif devient sujet, la forme verbale change et la particule de localisation –NI est postposée de l’ex-sujet.

1.Actif :Agent-waPatient-oV-ta
Top. Acc. V-accompli
2.Passif :Patient-wa Agent-ni V-(r)are-ta
Top. Loc.V-passif-accompli

La construction passive NP-wa NP-ni V-(R)ARE-ta peut exprimer à la fois l’événementiel et la propriété, cf.(3).

3.Hikoki wa amerikajin ni hatsumei-s-rare-ta.
avion Top. Américains Loc. invention-faire-passif-accompli
L’avion a été inventé par les Américains. Evénementiel
L’avion est une invention faite par les Américains. Propriété

L’exemple (3) prédique une propriété sur le NP patient avion. Cependant, certains exemples comme (4) n’expriment que l’événement et non pas la propriété.

4.Saifu wa (kino) suri ni nusum-are-ta.
portefeuille Top. (hier) pickpocket Loc. voler-passif-accompli
Le portefeuille a été volé par un pickpocket (hier). Evénementiel
* Propriété

Il existe des contraintes d’usages. Dans cette communication, nous proposerons une analyse permettant de désambiguïser ces constructions.

Frédéric Laurens, Les ajouts relatifs averbaux, un type d'ajout fragmentaire

La présentation sera consacrée aux propriétés syntaxiques et sémantiques des ajouts relatifs averbaux en français. Ces ajouts, illustrés en (1), ont été décrits comme des subordonnées relatives elliptiques.

(1)a. Trois personnes sont venues, [parmi lesquelles Jean].
b. Ils ont offert des cadeaux à plusieurs de mes amis, [dont un à Marie].

Une attention particulière sera accordée aux propriétés sémantiques de ces ajouts et notamment à leur caractère fragmentaire. Les ajouts relatifs averbaux sont en effet des fragments de phrase, c'est à dire des expressions anaphoriques qui ont un type de dénotation similaire à celui d'une phrase (proposition, question ou visée).

Une analyse HPSG de la proposition sera ensuite exposée.

Dara Non, À propos du syntagme nominal complexe en khmer contemporain

Résumé

Kassim Mohamed Soyir, L’accord en shingazidja

Les langues bantoues sont, de loin, les plus importantes en nombre et les plus parlées en Afrique. On estime à près de trois cent millions le nombre des locuteurs de ces langues. Géographiquement, elles traversent l’Afrique de part en part. Leur foyer originel se situerait au Nigéria, au Sud-est, où, paradoxalement, il y a moins de bantouphones, aujourd’hui, que, par exemple, le Yoruba, ou le haoussa, langues de la famille Niger-Congo, les plus parlés du pays.

Depuis les travaux de Guthrie (1948), les langues bantoues sont classées à la fois géographiquement et historiquement en groupes. Les groupes vont de A à S. Le swahili, le comorien, le mwini etc., bref, les langues d’Afrique de l’Est, forment le groupe Sabaki, auquel Guthrie a donné la lettre G. Le comorien y occupe le numéro 44 et se scinde en 44a et 44b. Deux variantes dialectales, en effet, le caractérisent. Il s’agit du shindzuani-shimaore (parlé dans les îles de Ndzuani et Maore (Mayotte))) et du shingazidja-shimwali (parlé dans les îles de Ngazidja (Grande-comore et Mwali (Mohéli)))), respectivement classés au groupe G44a et G44b.

Le shingazidja, dont nous étudierons ici l’accord, d’un point de vue morpho phonologique, a tout d’une langue bantoue. Les marques de classe, autrement appelées genre, (Rebuschi, 1999), caractéristique principale des langues bantoues, sont incontestablement son aspect saillant. Ne connaissant pas la classification sexuée, comme le latin, l’arabe classique, le français, qui ont deux, voire, trois genres, à savoir le masculin, le féminin et le neutre, comme le latin, avec les noms qui se terminent par le suffixe [-um], pour le dernier genre, elles distinguent les noms à la fois par leur sens (les humains avec les humains, les arbres avec les arbres, ce que les bantouistes appellent les « classes ontologiques » par le biais de marques de classe, (infra MC) comme [mu-]) toujours placées à gauche du proto-nom, ou racine, comme [-ana] et par l’opposition singulier, pluriel. Le singulier reçoit, comme c’est le cas en bantou, toujours un chiffre impaire et le pluriel un chiffre paire. Voyons le fonctionnement de cette opposition dans l’exemple ci-dessous:

a)[B-we]
MC5-la racine « pierre »
Une pierre

VS

b)[Ma-we]
MC6-la racine « pierre »
Des pierres

Il est bien visible que la racine reste inchangée. En revanche, les MC, [B-] et [ma-] commutent bien, sur l’axe paradigmatique, devant [-we]. Nous visons à travers ce travail à montrer les irrégularités et les régularités foisonnantes que permet de constater la complexité du phénomène morpho phonologique de l’accord, dans cette langue bantoue. Il sera d’abord question le numéral. Ensuite, l’accent sera mis sur l’adjectif, ou ce qui en a l’air. En troisième partie, nous aborderons l’accord avec le verbe. Pour finir, nous parlerons du possessif.